La Bioéconomie, où en est-on ?

La FNSEA Nord Bassin Parisien a organisé le jeudi 22 juin dernier, à l’occasion de son assemblée générale une table ronde sur le thème, la Bioéconomie, où en est-on ?

Luc Smessaert, Thierry Stadler, Luc Ozanne, Laetitia Gerbe, Christophe Rupp Dahlem

Co-animée par le Pôle IAR (Pôle de la Bioéconomie), cette table ronde a permis de faire un point d’étape sur l’avancée de la recherche et de développement des débouchés, sans oublier de rappeler au préalable ce que désigne ce terme : « La Bioéconomie englobe l’ensemble des activités de production et de transformation de la biomasse, qu’elle soit d’origine agricole, forestière ou aquacole, à des fins de production alimentaire (humaine ou animale), de matériaux biosourcés ou d’énergie. »

Ce secteur d’activité s’est doté, en 2005, d’un Pôle de compétitivité dénommé « Industrie Agro Ressources » (IAR). Avec un ancrage bi-régional (dans les régions Hauts-de-France et Grand Est), IAR est aujourd’hui à la pointe de la recherche appliquée sur la Bioéconomie au niveau national.

Car le sujet connaît un intérêt croissant avec une stratégie de développement européenne définie en 2012 et un plan d’action national attendu en septembre prochain. Cette économie de la photosynthèse (ou encore de la biomasse) est en plein essor à travers la valorisation de matières premières, mais aussi de coproduits et de sous-produits. Comme il se dit : rien ne se perd, rien de se crée, tout se transforme !

Et c’est bien là que réside tout l’intérêt de cette économie circulaire qui limite le gaspillage et crée de la richesse à chaque maillon du process de transformation. Ce sont en plus des filières pourvoyeuses d’emplois non délocalisables et sources de richesse pour les territoires ruraux.

Les débouchés multiples

Les possibilités de valorisation ne manquent pas. On retrouve de la biomasse dans la composition de produits non alimentaires (médicaments, matériaux d’isolation ou biocarburants), de produits alimentaires (nutrition animale ou humaine) ou comme source d’énergie (méthaniseurs, centrales à chaleur/électriques).

Ces débouchés représentent aujourd’hui, dans de nombreuses situations, une alternative possible à l’emploi de sources carbonées fossiles. Des secteurs industriels sont à la recherche de solutions alternatives à l’image du colza érucique pour le secteur de l’Oléochimie.

La protéine végétale devient également une source de valorisation très vaste et un enjeu économique important au niveau alimentaire (humaine et animale) et également non alimentaire (Protéochimie).

Les questions qui se posent

La question de la plus-value latente pour l’agriculteur se pose légitimement : « pour que les agriculteurs se sentent acteurs et s’investissent dans ces filières, ils doivent bénéficier en toute transparence d’une partie de la valeur ajoutée dégagée par ces nouveaux débouchés » précise Luc Smessaert.

Se posent aussi les questions de cohérence comme « le refus d’application de produits phytopharmaceutiques sur les surfaces d’intérêt écologique voté par les parlementaires européens dernièrement, qui vient en opposition au développement de l’autonomie protéique soutenu par les pouvoirs publics », soulève par Régis Chopin.

Pour toutes ces filières, «un rapprochement entre l’amont et l’aval, la production et la transformation est indispensable pour défendre nos intérêts communs», souligne Damien Greffin.

En substance, l’agriculture est plurielle et ses débouchés également. Il faut en aucun cas se laisser enfermer dans des positions idéologiques qui empêcheraient l’agriculture de notre région de vivre avec son temps !